europa91: (Default)
europa91 ([personal profile] europa91) wrote2022-03-18 04:17 pm

(Bungo Stray Dogs) - Le charge d'un erreur



 

Cow-t 12 – Quarta settimana – M2

 

Prompt: Errare Humanum est

 

Fandom: Bungou Stray Dogs

 

Rating: SAFE

 

Numero Parole: 1038







Il y a eu un moment, seulement un instant dans le quel Paul Verlaine a cru d’être différent de tout le monde autour de lui. Mais il faut juste prendre du recul, retourner in Europe, quelques saisons plus tôt. Quand tout le continent était dévasté par le fléau de la guerre. Personne ne se souvenait maintenant comment cela était arrivé à ce point. Rien que toutes les nations avaient fini par s’impliquer dans les combats. Les amis d’aujourd’hui auraient pu devenir les ennemis de demain.

 

Quand ils apprirent le début de la guerre ils étaient à Paris; l’été n’était pas encore fini mais bientôt la chaleur qu’ils auraient à affronter serait d’une autre nature. Arthur prit une profonde inspiration avant de commenter tristement,

«Les êtres humains n’apprennent jamais de leurs erreurs» Paul se souvenait qu’il était resté silencieux à regarder son copain. Il n’y avait pas grand-choses que il puisse dire. Tout ce qu’il savait de la guerre lui l’avait appris d’Arthur. Il ne restait plus qu’à comprendre comment le conflit affecterait leur vie, leur travail. Être des espions en temps de guerre pourrait s’avérer encore plus compliqué.

 

«Errare Humanum est» il s’est retrouvé à chuchoter, Arthur sourit

 

«Depuis quand tu fais des citations en latin?»

 

«Je ne suis pas un être humain, je suis une bête à l’âme artificielle, une arme»

«Quand tu arrêteras de parler comme ça?» le blond répondit avec un haussement d’épaules.

 

«Tu es humain, en chair, en os et en points noirs» Arthur aurait continué à le répéter. Verlaine le détestait pour ça.

 

«Bien, alors que fera notre nation?» a demandé.

 

«Les gouvernements savent qu’ils ne peuvent rester neutres. Tu te dis monstre mais les vrais monstres sont d’autres, ceux qui prennent des décisions du haut de leurs salons sans rien connaître du monde»

Le conflit a commencé presque sur la pointe des pieds avant de s’étendre sur tout le continent et aborder des dimensions globales. Arthur et Paul étaient les meilleurs, les corps d’élites, les Trascendentales. Pour cette raison, ils ont occupé de nombreux postes en première ligne. C’était à ce moment que Verlaine comprit son talent à tuer, un art qui l’aurait amené à devenir un jour le impitoyable Roi des Assassins. À l’époque lui et Arthur se voyaient rarement, étant engagés sur plusieurs fronts. Paris manquait à Paul, comment passer du temps avec Rimbaud.



 

***



 

«Je t’ai acheté un pudding» Verlaine étourdit le nez en regardant cette chose gélatineuse. Il n’avait jamais rien vu de tel. Le copain venait de rentrer de la capitale anglaise.

 

«Il est de Londres» il essaya de lui expliquer Arthur, mais le blond ne semblait pas encore convaincu.

«Goûte» commandé, avant de prendre une cuillère à café et lui mettre à la bouche.

«C’est bon» se trouva à admettre

 

«C’est toi qui es toujours méfiant» conclut Arthur en croisant les bras. Paul lui regard de travers.

 

«Pourquoi tu m’as donné un cadeaux?»

 

«Cette guerre atteindra bientôt son paroxysme, nous sommes presque à la fin. A partir de ce moment, plus rien ne redevient comme avant. À Verlaine n’échappe pas l’ombre de mélancolie dans les yeux de son compagnon. En tant qu’agent secret, il savait qu’Arthur ne pouvait pas lui parler de tant de choses, mais il détestait qu’il y ait des secrets entre eux. Il n’aurait compris combien il tenait à Rimbaud qu’après l’avoir perdu.

 

Errare humanum est

Paul Verlaine n’était pas humain, mais il avait fait beaucoup d’erreurs. Pour commencer, il n’avait jamais dit à Arthur à quel point c’était important pour lui. Il l’a trahi. Il a passé des années à croire qu’il l’avait tué. Ce n’est que lorsqu’il était au bord de la fin qu’il avait compris ce sentiment sans nom qui l’avait lié à Arthur tout ce temps.

 

«Je suis désolé, pardonne-moi» C’était son dernier mot à l’homme qui avait été tout pour lui, un ami, un collègue, un amant. Paul savait qu’il avait perdu tellement de temps, des moments ensemble qu’il aurait pu vivre autrement. Ils étaient restés divisés pendant la guerre, ce combat qu’il avait tant critiqué, se croyant supérieur. C’est seulement maintenant que Verlaine reconnaissait le poids de son arrogance, de ses péchés. Simplement après avoir perdu la personne qui lui était la plus chère.

Il était parti au Japon avec l’espoir de racheter ses erreurs. Sauver Chuuya, être une sorte d’exemple pour lui. Seulement pour découvrir comment le "frère" ne souhaitait pas avoir à faire avec lui. Ils s’étaient heurtés et avait perdu. Une autre erreur de calcul qui l’avait conduit à un pas de la mort mais qui lui avait permis de revoir Arthur une dernière fois.

 

Rimbaud avait utilisé ses pouvoirs sur lui-même, se transformant en une aberration juste pour le sauver. Paul n’avait jamais rien compris. Il ne s’était concentré que sur lui-même, sur la haine envers sa propre nature artificielle, le ressentiment envers son propre créateur. Il n’avait pas vu le reflet caché dans le regard du maure, son amour. Il était resté à la Mafia parce qu’il n’avait nulle part où retourner, espérant peut-être obtenir le pardon de Chuuya. Il avait obtenu un poste de dirigeant en formant une nouvelle génération d’assassins. Pour lui qui dans sa vie avait été un monstre, un espion commençait maintenant une nouvelle saison de sa propre existence.

Arthur revenait dans ses rêves. Ils se promenaient de nouveau dans les allées parisiennes, parfois en buvant du vin dans quelques cafés de la capitale, d’autres simplement en parlant. Tout ce que Paul voulait, c’était revenir à cette belle saison qu’il savait perdue à jamais. L’Europe restait un beau rêve qu’elle gardait dans son âme en attendant la nouvelle "tempête" qui allait bientôt les submerger.